berlinmonamour

berlin mon amour

Lundi 27 février 2012 à 16:30


Berlin mon amour. Berlin mon amour, toi que j'ai traversée aujourd'hui dans ma nissan rouge. Toujours je te vois sous un nouveau jour, tous les jours un nouveau jour, tous les jours. Dans l'orage hier, dans les bouchons aujourd'hui je me suis trois fois perdue, j'ai trois fois retrouvé mon chemin. Par cœur je te connaitrais un jour par cœur. C'est la vie oui c'est la vie. J'ai chanté dans les couloirs de ton métro, j'ai chanté aujourd'hui au volant de ma voiture. Je chanterais. Rien n'est jamais gravé dans la pierre.

Seul l'amour qu'on donne aux autre peut nous sauver. Le plus triste n'est pas de ne pas être aimé, mais de ne plus aimer. Tant que j'aime je suis en vie. Tant que je t'aime je suis en vie. Je t'aime.. Je ne te reverrais plus, je t'aime, je garderais au fond de moi la dernière lueur de ton regard. Peu importe aujourd'hui, si je sais que je t'aime, si je sais que tu m'aimes, peu importe les tremblements de mon coeur, peu importe les tornades en mon corps, peu importe puisque je t'aime. Puisque je t'aime plus rien ne peu plus m'arriver...tant que je ne te revois pas, tant que je ne vois pas tes mains sur les joues d'une autre, tant que je ne vois pas tes yeux dans les yeux d'une autre.

Du Kottbusser Brücke je contemple le reflet d'un lampadaire, une ligne de points lumineux à la surface de l'eau noire qui se confond avec la nuit. L'été va être long pensè-je. Par endroits le goudron fond et le vent du soir ne rafraîchit pas la ville. Une chaleur épaisse et lourde m'enveloppe entièrement. je reste plusieurs heures à épier le canal qui glisse lentement, « Ankerklause » allume ses lumières, je n'ai pas envie de rentrer mais je ne sais pas où aller. Je suis un long moment la rive droite, un jour j'habiterais de l'autre côté, dans un de ces beaux immeubles, un jour je traverserais le Kottbusser Brücke et j'oublierais Neukölln.

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(Kottbusser Brücke, un soir d'été)



Vendredi 10 février 2012 à 15:01

18 juillet 2010

 

Le Freiluftkino, c'est là  que tout à commencé. Il y trois semaines. « Les ailes du désir » y était programmé. Je prends mon courage à deux mains et je m'aventure dans les entrailles de la Rosenthaler Strasse. Là je découvre un des plus beau endroit que je n'avais vu jusqu'à présent: coincé au fond de la ruelle le freiluftkino du kinocentral...quelques chaises, un lierre qui grimpe ça et là, une guirlande d'ampoules multicolore, de celles qui éclairent les bals du 14 juillet. Cette année je n’aurais pas de 14 juillet. Je n’aurais pas de feu d’artifice mais j’aurais le plus bel endroit au monde pour revoir les ailes du désir. Les ailes du désir sous le ciel de Berlin. Ce soir là je lève la tête et je vois un coin de ciel entre quatre hauts murs gris. Tout au long du film je pense à l'ange qui doit veiller sur moi. Je me dis qu'il me faut bien un ange pour surmonter ma douleur ma solitude, mon désespoir. Il me faut bien un ange pour survivre dans cette ville qui m'est si hostile, pour me protéger comme un logiciel antivirus, de cette ville dont je pense qu'elle ne veut pas de moi.  Je me dis qu'il m'a oublié ces dernier temps, je me demande où il est....A la fin du film en me penchant pour ramasser mon sac je trouve une plume. Depuis c’est comme si j’avais compris Berlin. Depuis je regarde Berlin avec les yeux de Wim Wenders, depuis je regarde Berlin du ciel, depuis je ne peux plus m'en passer, depuis je l'aime. Depuis je pleure sur sa beauté secrète, sa beauté qu'il faut aller chercher. Je ne veux plus partir. Je me demande quel homme m'accueillera un jour et fera de moi une  berlinoise.  Quel homme ne rira pas aux anges de Wim Wenders. Quel homme comprendra que l'on puisse puiser tout l'espoir d'une vie dans une plume trouvée par hasard dans une cour sous le ciel de Berlin. Dans quelques jours j'achèterai « promenades dans Berlin » de Franz Hessel.

 

 

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(les ailes du désirs-copyright @ vlaletravail-via Flikr)

 

Jeudi 9 février 2012 à 14:49

25 juin 2010-Paris.

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Quand l'avion décolle un étrange sentiment s'installe ; je comprends que je ne rentre pas  en France, j'y vais pour une semaine, je ne rentre pas chez moi, la France n'est plus « chez moi ». Quand l'avion survole Frankfort je me rends compte que chez moi c'est Berlin. Cette fois j'ai un billet retour. Retour à Berlin. Depuis la fin du mois de janvier je suis allée d'un point à un autre, avançant, sans revenir.

C'est peut-être ce qui définit notre chez nous : l'endroit ou l'on rentre de voyage. Là où l'on retrouve ses affaires, ses habitudes, son  téléphone fixe . Mes affaires sont à Berlin, et mes habitudes même si elles ne sont encore qu'une ébauche le sont aussi. En rentrant de Paris je n'ai plus aucun doute, je ne veux pas vivre à Paris. Je comprends que certes Berlin n'est pas esthétique n'affiche pas sa beauté à chaque coin de rue et n'est pas romantique, mais elle n'est pas superficielle, elle accepte tous ceux qui veulent venir. Paris derrière ses vitrines propres et chic ne laisse de place qu'à ceux qui on assez d'argent pour s'en délecter. Malgré mes escarpins et ma jupe écossaise j'ai toujours été du côté des « rebelles », j'ai toujours résisté, et résisté à tout. Trop éprise de liberté, je ne me suis jamais pliée devant la volonté des autres. Ma résistance est parfois, souterraine, mais elle est là. Ma résistance intérieure fait de moi ce que je suis, et elle est plus berlinoise que parisienne. Petit à petit j’avance dans Berlin comme on avance dans une grotte sombre.

Ce soir au freifuftkino, est projetté « un poisson nommé wanda ». Je décide d’y aller. Seule. Nico est partit en vacance avec sa petite amie.

 

Mercredi 8 février 2012 à 14:44

10 juin 2010

Je me réveille sans savoir où je suis.... Je vis à Berlin. Cela ne résonne pas comme une réalité. Je n'arrive pas y croire. Pourtant c'est bien en allemand que parlent mon voisin et mon colocataire, pourtant c'est bien le U8 que je prends ce matin pour rejoindre Alexander Platz.

Aujourd'hui je me réfugie dans le café Rix, On est le 10 juin, on pourrais être le 1er septembre tant il fait froid et qu'il pleut. Berlin est finalement peut-être comme le cœur des allemands,, une façade lisse en apparence presque froide, mais qui regorge de petits paradis. Il faut seulement les découvrir prendre son temps, entrer là où en France on ne s'aventurerait pas. Le café Rix est un de ces petits paradis, coincé dans une cour de la Karl-Marx Strasse. C'est un café à l'ambiance viennoise de fin de siècle, volutes et dorures au plafond, appliques anciennes, calme, tranquille, îlot perdu dans la jungle de Neuköln. Dimanche Nico me demandait ce que j'aimais de l'Allemagne, je n'avais pas su quoi lui répondre , mais lorsque le garçon pose sur ma table une petite bougie dans un sac en papier froissé pour diffuser la lumière, lorsque la serveuse m'apporte mon chocolat « mit Sahne » je trouve enfin un charme à ce qui se présente pour moi depuis trois semaines comme une vie sans fantaisie. Schokolade mit Sahne, la crème est froide sur le chocolat chaud, elle est épaisse et il faut la manger pour enfin pouvoir boire. Le mélange fond dans la bouche et la douceur tiède s'étend. La lumière de la bougie vacille. Aujourd'hui est un jour à rester dans les bars. Le café Rix est un café pour l'hiver, pour oublier le froid, la grisaille, le vent les malheurs. Pour oublier que dehors existe. Au café Rix je peux laisser le temps s'écouler sans en avoir peur. Au café Rix je me suis réfugiée poursuivit par l'âpre déception que produisait Berlin.
Dans quatre jours je serais à Paris. Paris.

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(le café Rix, by JC 82-Flikr)

Mardi 7 février 2012 à 14:26

L’histoire commence le 13 mai 2010.

17H30, jeudi 13 mai 2010, après 637 km de route, me voilà berlinoise... Qui est Nicolai ? J'ai accepté de vivre avec quelqu'un que je ne connais pas ni d'Eve ni d'Adam, ni en blanc ni en noir.  J’ai loué la chambre sans passer par quelques agences immobilières. J'ai peur.

16 mai 2010

Il fait si froid. Nico me donne une couverture et allume le four. Je me blottis dans la couverture contre la cuisinière. Je lis. J'ai peur de sortir. J'ai froid, j'ai si froid. Je ne survivrais pas. On est en Mai mais le printemps n’est pas encore là. Nico et Sean ont brûlé tout le bois de l’hiver, il ne reste qu’une seule bûche. Vu du dehors la scène ressemble à une scène de roman russe. Ce que je lis (« la valse lentes des tortue » de Catherine Pancol) ne m'intéresse pas, mais me permets d'oublier. Oublier que j'ai peut-être pris la mauvaise décision, que « Do something crazy » était vraiment fou...ou peut-être vraiment bête.
Je regrette, je pleure et j'ai froid. La nuit j'ai froid, deux pull-over ne suffisent pas. Mon corps s'est refroidi, ma tristesse est immense, je n'ai plus  assez d'énergie. Mes entrailles sont faites de glaces. Les grands froids russes ne me gèleraient pas plus...et tout le monde me parle de  l'hiver infernal qui viendra dans quelques mois. Je ne veux pas y croire, je ne veux pas y croire parce qu’il me que je n’y survivrais pas...et je serais trop fière pour l'admettre. Pourquoi m’être infligé toute cette souffrance. Les rêves méritent-ils cela?  Mon rêve est-il plus fort que mes souffrances...est-ce un rêve ou une nécessité? Une nécessité, c'est une nécessité, je dois lutter mais je suis faible, j'ai froid. J'ai si froid. Je voudrais que le temps s’arrête.

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(la cuisine de la Thomasstr. 75)

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