berlinmonamour

berlin mon amour

Vendredi 10 février 2012 à 15:01

18 juillet 2010

 

Le Freiluftkino, c'est là  que tout à commencé. Il y trois semaines. « Les ailes du désir » y était programmé. Je prends mon courage à deux mains et je m'aventure dans les entrailles de la Rosenthaler Strasse. Là je découvre un des plus beau endroit que je n'avais vu jusqu'à présent: coincé au fond de la ruelle le freiluftkino du kinocentral...quelques chaises, un lierre qui grimpe ça et là, une guirlande d'ampoules multicolore, de celles qui éclairent les bals du 14 juillet. Cette année je n’aurais pas de 14 juillet. Je n’aurais pas de feu d’artifice mais j’aurais le plus bel endroit au monde pour revoir les ailes du désir. Les ailes du désir sous le ciel de Berlin. Ce soir là je lève la tête et je vois un coin de ciel entre quatre hauts murs gris. Tout au long du film je pense à l'ange qui doit veiller sur moi. Je me dis qu'il me faut bien un ange pour surmonter ma douleur ma solitude, mon désespoir. Il me faut bien un ange pour survivre dans cette ville qui m'est si hostile, pour me protéger comme un logiciel antivirus, de cette ville dont je pense qu'elle ne veut pas de moi.  Je me dis qu'il m'a oublié ces dernier temps, je me demande où il est....A la fin du film en me penchant pour ramasser mon sac je trouve une plume. Depuis c’est comme si j’avais compris Berlin. Depuis je regarde Berlin avec les yeux de Wim Wenders, depuis je regarde Berlin du ciel, depuis je ne peux plus m'en passer, depuis je l'aime. Depuis je pleure sur sa beauté secrète, sa beauté qu'il faut aller chercher. Je ne veux plus partir. Je me demande quel homme m'accueillera un jour et fera de moi une  berlinoise.  Quel homme ne rira pas aux anges de Wim Wenders. Quel homme comprendra que l'on puisse puiser tout l'espoir d'une vie dans une plume trouvée par hasard dans une cour sous le ciel de Berlin. Dans quelques jours j'achèterai « promenades dans Berlin » de Franz Hessel.

 

 

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(les ailes du désirs-copyright @ vlaletravail-via Flikr)

 

Jeudi 9 février 2012 à 14:49

25 juin 2010-Paris.

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Quand l'avion décolle un étrange sentiment s'installe ; je comprends que je ne rentre pas  en France, j'y vais pour une semaine, je ne rentre pas chez moi, la France n'est plus « chez moi ». Quand l'avion survole Frankfort je me rends compte que chez moi c'est Berlin. Cette fois j'ai un billet retour. Retour à Berlin. Depuis la fin du mois de janvier je suis allée d'un point à un autre, avançant, sans revenir.

C'est peut-être ce qui définit notre chez nous : l'endroit ou l'on rentre de voyage. Là où l'on retrouve ses affaires, ses habitudes, son  téléphone fixe . Mes affaires sont à Berlin, et mes habitudes même si elles ne sont encore qu'une ébauche le sont aussi. En rentrant de Paris je n'ai plus aucun doute, je ne veux pas vivre à Paris. Je comprends que certes Berlin n'est pas esthétique n'affiche pas sa beauté à chaque coin de rue et n'est pas romantique, mais elle n'est pas superficielle, elle accepte tous ceux qui veulent venir. Paris derrière ses vitrines propres et chic ne laisse de place qu'à ceux qui on assez d'argent pour s'en délecter. Malgré mes escarpins et ma jupe écossaise j'ai toujours été du côté des « rebelles », j'ai toujours résisté, et résisté à tout. Trop éprise de liberté, je ne me suis jamais pliée devant la volonté des autres. Ma résistance est parfois, souterraine, mais elle est là. Ma résistance intérieure fait de moi ce que je suis, et elle est plus berlinoise que parisienne. Petit à petit j’avance dans Berlin comme on avance dans une grotte sombre.

Ce soir au freifuftkino, est projetté « un poisson nommé wanda ». Je décide d’y aller. Seule. Nico est partit en vacance avec sa petite amie.

 

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